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Le cancer du pénis : une réalité méconnue au Cameroun
Avez-vous déjà entendu parler du cancer du pénis ? Bien que ce sujet soit souvent tabou, cette maladie existe bel et bien. Elle se manifeste sous deux formes principales : une tumeur bourgeonnante, ressemblant à un chou-fleur, ou une tumeur ulcérante qui provoque des plaies infectées sur la verge, dégageant une odeur nauséabonde chronique.
Selon le Dr Nwaha Makon, urologue à l’hôpital Laquintinie de Douala, ce cancer touche principalement les hommes âgés de 40 à 60 ans. Chaque année, au moins un patient atteint de cette maladie est pris en charge à l’hôpital.
Des cas souvent avancés
Le Dr Makon souligne que la majorité des patients se présentent à des stades avancés de la maladie. “Nous sommes souvent amenés à réaliser des pénectomies partielles ou totales, ce qui entraîne une perte de la vie sexuelle pour ces hommes, souvent mariés et actifs,” explique-t-il. Sur dix patients qu’il a traités, huit sont encore vivants, mais ils nécessitent un accompagnement psychologique pour faire face à leur nouvelle réalité.
Prévention : l’hygiène avant tout
Il est cependant possible d’éviter d’en arriver là. L’hygiène est la clé de la prévention primaire. Le Dr Makon insiste sur l’importance d’une bonne hygiène sexuelle pour prévenir le cancer du pénis. “Les hommes qui ont plusieurs partenaires et qui négligent leur hygiène après chaque rapport sont particulièrement à risque,” avertit-il.
Il recommande de se nettoyer les parties intimes au moins trois fois par jour, avant et après les rapports sexuels, en utilisant du savon classique. Cette routine permet de garder la verge propre et d’éviter l’accumulation de germes et de virus qui peuvent provoquer des pathologies tumorales.
Enfin, pour les hommes non circoncis, le liquide qui s’accumule à l’intérieur de la verge, appelé Snecma, peut également favoriser le développement du Human papilloma Virus (HPV).
En somme, une bonne hygiène et une vigilance face aux signes de la maladie sont essentielles pour prévenir cette forme de cancer méconnue au Cameroun.