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World news – Pourquoi l’EPR de Flamanville se bat depuis quinze ans?

L'EPR de Flamanville a plus d'une décennie de retard sur sa feuille de route initiale et son coût a quintuplé à près de 20 milliards d'euros.

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Par

Nicolas Stalk

22 mars 2021 à 17 h 47

4 min de lecture

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La centrale de troisième génération doit être la vitrine du nucléaire français. Il a maintenant plus de dix ans de retard sur sa feuille de route initiale, et son coût a quintuplé à près de 20 milliards d’euros. Rarement une propriété industrielle a connu autant de revers.

En aura-t-on jamais fini avec l’EPR de Flamanville? La semaine dernière, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a annoncé qu’EDF avait identifié des écarts par rapport au référentiel pour les études des soudures et des canalisations de la future centrale électrique normande. Il s’agit d’un écart de conception en ce qui concerne trois prises du circuit primaire du réacteur. Ce que contient l’eau qui permet de refroidir le cœur du réacteur et de transférer l’énergie issue de la réaction nucléaire vers les générateurs de vapeur. Suite à ce problème, l’ASN a demandé à EDF de trouver des solutions pour corriger l’erreur. Elle lui a également demandé de partager sa stratégie pour faire face à cette déviance.

Ce n’est pas la première fois que le gendarme nucléaire appelle le groupe de Jean-Bernard Lévy à l’EPR de Flamanville. Depuis que la pioche a frappé pour la première fois il y a quinze ans, l’EPR normand porte le sceau de la malédiction. EDF a dû réévaluer les coûts de construction près de dix fois. Ils sont passés de 3,3 milliards d’euros en 2006 à 12,4 milliards d’euros en octobre 2019. Et la Cour des comptes a récemment évoqué le chiffre de … 19,1 milliards d’euros. Dans le même temps, les dates de fin de construction ont également été révisées. La

perte de compétences dans le secteur nucléaire, les mauvaises relations entre EDF et ses sous-traitants et partenaires, le manque de réalisme des premières estimations, le rejet des chefs de projet, le manque de culture de la qualité, une gouvernance inadéquate, le refus de suivre les meilleures pratiques dans d’autres secteurs tels que comme la voiture ou l’aviation … les raisons du fiasco de l’EPR de Flamanville sont multiples. Ils remontent également à une série d’incidents que l’ancien PDG de PSA, Jean-Martin Folz, a relevés dans un rapport encore bien connu il y a dix-huit mois.

En 2007, une fissure dans le béton du radier (la dalle de béton qui supporte l’enceinte de confinement) s’est produite en raison d’une mauvaise définition des hauteurs de béton. L’année suivante, les critères de planéité de la fondation du radeau et d’un autre composant n’étaient pas respectés. Les soudures mal réalisées ont dû être réparées, ce qui a retardé le chantier de près d’un an. En janvier 2011, un accident mortel a entraîné une interruption de deux mois. En fin d’année, des problèmes d’homogénéisation du béton et dans la piscine de stockage de combustible entraînent de nouveaux retards. Début 2012, les cordons de soudure des consoles du pont de manutention sous la coupole du bâtiment réacteur ont subi de nombreux défauts et ont dû être remplacés. Cela entraîne un retard de plus d’un an. En 2014, le chantier a cette fois été ralenti par la difficulté de souder les éléments du circuit primaire entre les canalisations et les générateurs de vapeur. Sérieusement, quelques mois plus tard, une ségrégation excessive du carbone est observée au fond de la cuve du réacteur. Cela comprend le lancement d’un programme d’essais complet avant l’approbation en 2018 pour la mise en service du fond du réservoir. La couverture jugée non conforme devra être remplacée dans trois ans.

En 2015, EDF a subi un nouveau coup dur en découvrant des irrégularités dans les dossiers de surveillance de la fabrication de pièces nucléaires chez son partenaire Framatome. Un incident qui a entraîné des coûts supplémentaires et des retards importants. Deux ans plus tard, cette fois, les exigences de qualité pour les soudures du circuit secondaire n’étaient pas satisfaites. Une cinquantaine de soudures peuvent être réparées. Mais pour huit personnes déplacées, c’est plus compliqué. EDF propose trois solutions de réparation. Une fois les deux premiers exclus, l’Autorité de sûreté nucléaire rejoint la troisième, qui consiste à faire insérer le travail par un robot dans les canalisations.

Pour l’EPR Norman, les problèmes de cordons de soudure sont un problème récurrent. Fin 2019, des erreurs sont survenues sur les soudures du générateur de vapeur. Ceci oblige EDF à justifier par des études et des tests que ces composants du circuit primaire présentent effectivement les propriétés mécaniques attendues. Nous y sommes aujourd’hui avec l’EPR de Flamanville. Rarement une propriété industrielle a accumulé autant de problèmes. La centrale de troisième génération a maintenant plus de dix ans de retard sur sa feuille de route initiale et son coût a été multiplié par cinq. Un tel projet aurait-il dû démarrer? Pour les sceptiques, EDF n’arrête pas de dire que l’EPR fonctionne. Sauf que ce n’est pas celui de Flamanville, mais celui de Taishan en Chine.

EDF

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