SCIENCE – Chaque jour, des milliers de personnes partout en France sont testées positives au coronavirus. Si ces chiffres peuvent rappeler ceux du confinement, ils ne sont pas comparables. À l’époque, les autorités de santé ne testaient que les cas graves et hospitalisés. Aujourd’hui, le dépistage massif (tant qu’il fonctionne) est une des clés pour lutter contre l’épidémie de Covid-19.
Le nombre de personnes en réanimation est, en revanche, un indicateur plus adapté pour comparer ces deux périodes. Et s’il était en baisse ou stable pendant l’été, les choses ne se sont pas améliorées avec la rentrée et les chiffres fournis par Santé publique France à la date du 16 septembre sont plutôt mauvais: il y a aujourd’hui plus de cas de Covid-19 en réanimation en France que le jour du confinement, le 18 mars dernier. 796 contre 771.
Ces données confirment bien que l’épidémie a repris en France, et que les cas graves finissent souvent par suivre la courbe des cas. Pour autant, la tendance actuelle n’a -à cet instant- rien à voir avec celle du confinement.
Comme on peut le voir ci-dessous, à la fin de l’hiver, le nombre de personnes en réanimation a grimpé en flèche jour après jour. Du 18 au 19 mars, plus de 200 personnes atteintes du coronavirus ont été intubées. Le jour suivant, presque 300. Entre le 15 et le 16 septembre, la hausse est de 46.
Si l’on essaye de faire suivre la courbe sur la tendance actuelle, il faudra une semaine pour atteindre le nombre de réanimations enregistrées 24 heures après le confinement. En clair, pour le moment, les indicateurs sont moins dramatiques qu’au 18 mars.
Avant le confinement, le taux de reproduction du virus (R effectif) était d’environ 3,5, selon le président du conseil scientifique Jean-François Delfraissy. Cela veut dire qu’en moyenne, une personne en contaminait 3,5. Aujourd’hui, d’après les estimations de Santé publique France, il se situe aux alentours de 1,0. Cela est dû aux différentes mesures actuellement en place (gestes barrière, masque, dépistage, isolation et traçage de contacts). En clair, le virus progresse, mais à un rythme moins soutenu.
Le problème, c’est que tant qu’il y a progression, le virus va continuer de toucher de plus en plus de monde et les salles de réanimations vont continuer de se remplir. De plus, il n’est pas dit que la propagation du virus ne s’accélère pas. La reprise du travail, la rentrée scolaire et l’arrivée de l’automne (et de températures prohibant les réunions en extérieur, où le virus se transmet moins) sont autant de facteurs qui peuvent changer radicalement la donne.
Surtout qu’en cette fin d’été, si l’épidémie progresse moins vite, elle est répartie de manière plus homogène sur le territoire. C’est également le cas pour les réanimations, comme on peut le voir sur les cartes ci-dessous. Des clusters importants sont donc plus à même d’exploser un peu partout.
En clair, nous ne sommes pas aujourd’hui dans la même situation que le jour du confinement. Mais la direction prise, tant que l’épidémie continuera de croître (avec un taux de reproduction supérieur à 1), n’est pas la bonne. Et ce, quelle que soit la tendance.
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SOURCE: https://www.w24news.com