Des adolescents éco-activistes russes se battent pour l’avenir alors que les risques s’accumulent

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Des activistes environnementaux russes luttent contre la pollution malgré les risques

Des groupes environnementaux indépendants font face à la répression

Egor Chastukhin, un activiste environnemental de 18 ans, se tient près d’une usine de papier près de la ville historique de Penza, dans l’ouest de la Russie. Il tient une fiole sous un écoulement d’eau chaude et putride. « Ça sent comme du thé aux herbes », plaisante-t-il en prenant une bouffée de l’échantillon, pendant que sa femme, Sonia, prend des notes. Elle enregistre l’odeur et sa couleur jaunâtre pendant que deux autres activistes adolescents, Alexei Zetkin et Yakov Demidov, observent. L’eau provient d’une usine de papier voisine précédemment condamnée pour pollution. Sa destination est un affluent de la rivière Sura, à environ 600 kilomètres de Moscou. Le groupe effectue un test sur le liquide, qui révèle des niveaux excessifs de chlore, de fer et de matières organiques. « Les personnes qui boivent cette eau, qui y pêchent et s’y baignent doivent comprendre le danger », déclare Egor à l’AFP.

En Russie, les groupes environnementaux indépendants, tels que celui d’Egor, font depuis longtemps face à des pressions de la part des autorités. Depuis la répression sans précédent de la dissidence lancée après l’intervention militaire à grande échelle de la Russie en Ukraine, leur avenir est incertain. La Russie a interdit les activités de Greenpeace et du Fonds mondial pour la nature, les qualifiant, ainsi que des dizaines d’autres groupes liés à l’Occident, de « non désirables ». Selon Ksenia Vakhrusheva, coordinatrice exilée de l’organisation à but non lucratif Bellona, il n’y a plus d’organisations environnementales russes suffisamment puissantes pour provoquer un « changement systémique ». Ce qui reste de la défense écologique en Russie repose sur les épaules d’activistes peu soutenus comme Egor, qui cherchent toujours à sensibiliser malgré les risques.

Des inspections et des rapports pour dénoncer les violations

Egor et son ami Alexei, alors lycéens, ont testé l’eau rejetée par l’usine de papier en novembre 2021. Alexei a envoyé les résultats aux autorités, qui ont infligé une amende d’environ 5 000 dollars au directeur de l’usine après avoir confirmé les violations. L’usine est dirigée par un homme politique local du parti Russie unie, loyal au Kremlin, et affirme avoir depuis investi dans la modernisation de ses équipements. Suite à l’enquête, Alexei, alors membre d’un groupe environnemental pro-gouvernemental, a été accusé d’avoir effectué l’inspection sans l’approbation de ses supérieurs et a été exclu. Après l’usine, les activistes et les journalistes de l’AFP ont visité une décharge près de Penza, un amas de légumes pourris, de piles et de déchets médicaux émettant des fumées toxiques. « Les propriétaires de la décharge sont des hauts responsables de la région. Ils économisent de l’argent en ne triant pas les déchets et en ne respectant pas les règles de stockage », a déclaré Alexei.

Malgré les risques, Egor et d’autres activistes environnementaux russes continuent de lutter contre la pollution et de sensibiliser la population aux dangers qui les entourent. Leur travail est essentiel pour protéger l’environnement et la santé des communautés locales. Cependant, ils font face à des obstacles importants, notamment la répression gouvernementale et les menaces potentielles liées à leur travail. Il est crucial de soutenir ces activistes et de faire pression sur les autorités russes pour qu’elles prennent des mesures concrètes pour protéger l’environnement et garantir la sécurité

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